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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour octobre 2016

La Pensée scientifique ou les Lunettes

La Pensée scientifique ou les Lunettes

21 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

La Pensée scientifique ou les Lunettes

 

Dans une cellule basse et sombre,
Dont les murs tristes pèsent,
Dont les préjugés et l’ignorance obscurs hantent,
Une conscience, au bord du tombeau se tient à genoux.

 

Soudainement une voix exhorte la captive :
« Soulève-toi ! Abandonne donc ce lieu !
L’occasion t’en est offerte, par le sort heureux,
Car la clef jamais n’a été tournée. »

 

La conscience se fait de plus en plus hésitante.
C’est que, vivant dans les ombres,
À la liberté, aux clartés
Elle n’est plus habituée !

 

Alors l’être invisible dépose des lunettes sur le sol ; —
Elle s’approche de l’objet, décrit des cercles autour,
Et, en les chaussant aperçoit une porte lumineuse —
Elle ose avancer…

 

À maintes reprises les parois sont heurtées,
À maintes reprises l’instrument ajusté ;
À présent elle entrevoit un univers peuplé, non plus de fantômes,
Mais d’images claires — la prison est quittée.

 

Que se passe-t-il ?
Notre amie transfigurée se lance dans les voies inédites ;
Celles du mystère, de l’incertitude, de la réflexion,
Celles de la beauté, de la vérité, de la nature — dans le changement.

 

Naguère elle se trouvait dans ce moment du roman
Où les éléments en pleine action s’entremêlent,
Où tout se tend, —
Où le dénouement est encore une manière d’épaisse brume.

 

Et la voilà qui arrive,
Dans la plénitude de son assurance,
Dans l’assurance de sa force,
La voici s’ouvrant, telle une fenêtre immense, sur le monde, et s’y mêlant.

 

Dorénavant, en toute chose, de l’infime à la colossale,
Elle ira à la découverte de la position propice,
Où elle saura jouir de la meilleure perspective sur les contrées avoisinantes :
Elle ne se nourrira que de grandioses panoramas.

 

Aussi repoussera-t-elle quiconque se présentera devant elle
Sous apparence de visionnaire ;
S’évertuera-t-elle pour réduire les idées farfelues, les visions surnaturelles.
En sa présence, la compréhension du monde, le lien sacré l’unissant au réel —

La nature des choses ne sera point entachée.

 

 

Photo © iStockphoto.com / PrettyVectors

 

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Des cygnes et des canards

Des cygnes et des canards

20 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Des Cygnes et des Canards

 

Un étang paisible reçoit ses amis à bras ouverts :
L’eau bleue et ses mouvements invisibles, ses discrètes rides ;
L’aimable ombrage de la forêt, les nénuphars en fleurs ;
Les nombreux poissons, les libellules joyeuses ;
Ses bords tranquilles… — et son curieux visiteur,
Un homme calme, assis dans la sérénité du ciel, de l’air et de l’esprit.

 

Une troupe s’approche ; confuse, malpropre ;
Ses membres s’agitent, ses bouches s’ouvrent,
Les immondices, le vacarme, l’indignité est déversée.
Le trouble des humains et de l’époque se déchaîne —
C’est l’innocence et la majesté du lieu qu’il entend conquérir ;
C’est en tous lieux et pour jamais qu’il veut les submerger !

 

Le visiteur avisé en sa contemplation perçoit le danger ;
Dérangé, presque agacé, s’éloignant de ces énergumènes, il pénètre la forêt.
Et plus il la découvre, plus il la connaît, mieux il s’éprend.
C’est ainsi qu’un couple se forme à l’écart :
Une âme esseulée, et la nature sa bien-aimée —
Sous la voûte de feuillage, loin des importuns, l’amour rencontre le jour.

 

En ces bras propices, il se retrouve davantage,
Il considère des choses nouvelles,
Comme la valeur de l’art véritable
Et celle des exceptions qui, fuyant les choses impures,
En célébrant justement la nature,
Tels des êtres des hauteurs s’élèvent au-dessus d’elles-mêmes.

 

Il a conscience de vérités jusqu’alors cachées,
Que par la connaissance, le noble goût,
Le développement harmonieux de son esprit,
Si survoler son époque en lui-même est impossible,
Du moins est-il permis de quitter le grand marais,
Et de goûter les vents frais, et d’embrasser une pluie claire !

 

Dans les régions reculées, il se met à chanter,
Si haut et si fort qu’on ne saurait l’ignorer.
Et si certains n’entendent toujours pas ce qu’il a à dire,
Sans doute est-ce parce que leurs oreilles sont tout à fait dissemblables,
Car il est des organes difformes, et ils se méconnaissent !
Sans doute ces consciences, ces cœurs, ces âmes ont-elles perdu l’ouïe !

 

Quant à celles-ci, le poète durant son chant se dit par-devers lui :
« Poursuivez donc votre chemin, et ne vous en faites point ;
Vous n’êtes pas sans savoir qu’il faut de tout pour faire un monde !
Des cygnes pour les cimes,
Des canards pour les mares —

Des aéronautes qui se lèvent, et des créatures qui barbotent… »

 

Photo © iStockphoto.com / mikeinlondon

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Dans l’esprit d’un alchimiste moderne

Dans l’esprit d’un alchimiste moderne

19 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Corps et esprit forment une unité,
Chair, émotion et intellect, ensemble doivent danser ;
Ainsi émerge la pensée créative —
Ainsi quelque part, quelque chose,
En l’originalité étrange jaillit.

L’existence dans son manteau enveloppe l’artiste,
Sous les doigts de sa bien-aimée l’esprit réagit,
Désormais, il désire se montrer :
Toute abstraction puissante aspire à s’exprimer,
Par une forme ou une autre.

Au royaume de l’imaginaire, la matière irréelle
Se transforme et se fait concrète ;
Les lignes abondent,
La pierre peu à peu se précise,
La toile rencontre contour, formes et couleurs…

Rires et larmes,
Sensation composée et humeur multiforme,
Pensers et images de toute espèce :
La troupe diaprée se rassemble, discute, délibère —
Et brusquement tombe sur l’accord.

La musique s’élève, les éléments s’apprêtent,
Le chaos s’organise, l’harmonie s’éveille ;
Au sein d’une impatiente rumeur, tout semble attendre,
La venue d’un objet,
La naissance de l’enfant.

Assurément l’atelier du maître est son corps,
De même que le monde est son matériau.
Et certes le créateur possède des ingrédients raisonnables,
Mais son œuvre, la créature, essentiellement
De ses sensations et de ses sentiments est faite. —
Voilà comment se constitue la potion merveilleuse de notre alchimiste…

 

Photo © iStockphoto.com / SomkiatFakmee

 

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Semeur

Semeur

18 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Les cratères.

Certaines âmes sont denses et hypersensibles à ce point qu’elles aspirent, sans qu’elles s’en rendent compte, toutes les pensées, les émotions, les sentiments avoisinants ; et ce, dans une impétuosité telle qu’il est possible de les reconnaître à leur face caractéristique : leur sol peuplé de cratères d’impacts météoritiques.

 

2. Naissance de la mort.

Un artiste est capable de survivre dans le dénuement le plus complet, comme alimenté par perfusion, par son art. Cependant la naissance et le développement d’une œuvre où loge la valeur requiert des conditions particulières, une richesse d’un certain type ; et l’oxygène, l’eau, le gaz carbonique même entre autres choses en font partie : ils sont essentiels à sa respiration et à sa croissance. — Un seul de ces éléments s’absente et la surface morte naît : un désert glacial, une étendue qui ne porte point de fruit — une terre toute stérile à l’intérieur de globes d’ores et déjà éteints.

 

3. Semeur.

Majestueux vent solaire ! quand soufflerez-vous sur cette planète, ses sphères, ses boules, en ces crânes, ces cœurs, ces âmes — quand enflammerez-vous ces solitudes glacées ? Nuage d’Oort ! illustre semeur, daignerez-vous jamais vous éveiller, et déposer dans les esprits vos merveilleuses comètes, votre fabuleuse substance fécondante, vos immenses, vos longs, vos profonds soupirs créateurs ? Ô énergie vitale ! vos enfants, les soeurs et les frères, les malheureux gémissent faute de soins ! de vos présents font besoin ! Oui, vous, Mère des mères ! ne sentez-vous les organes qui décélèrent, le rythme morbide de vos cœurs… le flux, la voix, la poutre qui faiblissent — cette belle humeur, cet enthousiasme, la vie même qui se meurt ?

 

Photo © iStockphoto.com / MarinaMariya

 

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Des archétypes

Des archétypes

17 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Des archétypes.

Ô invisibles fils, terribles ornières, sables assoiffés ! Vous ! les conventions, l’habitude, le prosaïque… l’insignifiant, la funeste banalité ! Ô misérable condition de l’homme-machine ! de l’âme déterminée par les commandements, les programmes, les codes, soumise aux prémisses bien incertaines, à ces théories qui lui compriment le corps, à ces barreaux qui lui lacèrent le coeur ! Ô les créatures emprisonnées, les consciences tourbillonnantes, l’être avalé ! et l’infini oublié, l’acte créateur, la porte salvatrice, le rêve emporté ! Ah ! toutes les chaînes, les cellules, les cachots, ces archétypes d’une manière d’esclavagisme moderne — et tant et tant d’orbes abandonnées, de mondes parallèles plein de promesses, de pinacles de la pensée inhabités !

 

2. Daidalos.

Il est cet étrange lieu, dans lequel l’animal humain se débat comme un beau diable, et habituellement sans qu’il le sache ; une région à peu près invisible, pour l’ordinaire imperceptible, se révélant par intermittences et degrés aux esprits observateurs : comprenez le dédale des conduites sociales, de l’épistémê, des préjugés ; ces allées vétustes de cités usées, de mondes antiques bien enselevis à présent — ce vaste labyrinthe imposant aux existences, comme conditions de progression, les difficultés inextricables, l’engagement et l’égarement… en ses champs emmêlés, en ses ruines discordantes, — en ces terrains minés affreusement meurtriers.

 

Photo © iStockphoto.com / miro kovacevic

 

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Les motifs

Les motifs

16 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Jeune femme mal assurée qui toujours dans le regard d’autrui cherche l’approbation. — Bel esprit qui peu à peu s’altère parmi l’aveuglante et vénéneuse nuée de croyances farfelues. — Vivement préoccupée de son étrangeté, l’élégante dame farde son identité d’une fausseté éclatante pour se fondre dans la banalité. — Petite bibliothèque abritant suffisamment de niaiseries pour intoxiquer une belle âme, voire toute une famille. — Quelle sera sa place dans la tour infernale, au sein de cette monstrueuse hiérarchie sociale ? — L’enfant s’éveille en sursaut et vomit des décombres, des cendres, des flammes : toute la bassesse accumulée par les années. — Longues lamentations sur le dérèglement sociétal : le pouvoir, l’argent, la gloire mis sur un piédestal, la culture, le bon goût, l’esprit six pieds sous terre. — L’adolescent pleure le monde actuel, le foyer, le bon sens dévasté. — Les beaux jours de la vie passés dans les alarmes et la médiocrité, les flots de l’inanité, la baignoire tout ensanglantée. — Conversations du voyageur solitaire avec les timides nymphes de son âme, qui lui confient les aspirations secrètes, les discrets desseins de leur hôte. — Les deux frères jumeaux et la nouvelle-née ; les quatre oreilles, le couple de têtes, le duo de cœurs dont ils ont cruellement besoin n’habite pas leur logis. — Ses moments heureux s’évanouissent en fumée dans l’éternelle nuit, emportés sur les lugubres ailes de la frivolité, et cependant la gaieté, l’amour… la plus belle des belles, en la musique, en la littérature, en la science, en l’art se languit de lui… — Ô l’état actuel des choses et ses motifs innombrables ! Qu’à notre époque ceux-ci constituent les sujets de bien des vies ! Et combien de femmes et d’hommes, tandis que, pour ma part, l’envie de développer ces germes de poèmes me quitte promptement, semblent souhaiter ardemment y emménager, et s’y épanouir !

 

Photo © iStockphoto.com / NatBasil

 

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Le duo

Le duo

15 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Efforce-toi, esprit toujours jeune, de trouver ce qui n’est pas ordinaire sous l’ordinaire, de suivre la route tracée par tes inclinations. Sois donc attentif aux charmants motifs, habitant, souvent à ton insu, la composition de ton existence. Dans le bois enchanté ne passe pas à côté, sans daigner les remarquer, des chants des oiseaux, du bruissement des arbres, des babillements de ta nature. Car tout ceci, tu ne l’ignores point, de près ou de loin, ressortit au charme, à la grandeur, à la valeur de ta vie. Ainsi, à la suite de cette brève exposition cesse de t’enquérir auprès de moi des raisons de mon état : je ne suis sans éprouver une certaine gêne devant une vue telle, devant la scène où continuellement l’âme s’égare, et rien n’est davantage compréhensible ; quant à toi, feindre l’ignorance, c’est une possibilité qui t’est ôtée… Ah ! si tu ne souhaites pas soutenir ton âme, au moins ne la trahis pas ! Et voici une confidence. L’animal-artiste, l’Homme, qui peint avec des actes, plante son chevalet, non pas devant, mais en son propre cœur  : de là, il a une excellente vue sur son être, et il devient à même de rendre vivement avec sa tête le joyeux motif qui l’entoure. Le buste de sa Raison reste bien droit et cependant ses pieds s’abreuvent à la source, boivent son sang, s’imbibent de substance vitale très calmement. Et le reste n’est que conséquences naturelles, simple nécessité qui lentement s’opère — émergente valse du duo « motif rationnel/motif affectif ». — De là, il éprouve le sentiment très net que cette manière de concevoir l’action, si intense et si surprenante soit-elle, peut lui permettre de mieux sentir ce qu’il est, et ce qu’il doit et devra se faire. Mais je parle sans fin, encore, et encore ! mes yeux et ma conscience me forcent à m’attarder dans ces considérations ! — À quoi bon ?!… Finalement, en quoi tout cela me regarderait-il ?

 

Photo © iStockphoto.com / modera76

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