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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour octobre 2016

Mont Inventivité

Mont Inventivité

31 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Acquérir une claire connaissance de ces voies ardues menant au sublime, de ces atypiques pentes du mont Inventivité semées d’originales et puissantes idées ; saisir et sentir la grandeur et la pierre d’achoppement dans les activités et les productions humaines ; ne s’intéresser qu’à la splendeur de la maîtrise technique, qu’aux intenses sensations, qu’aux sentiments élevés revêtant les œuvres exceptionnelles de leurs signatures ; ne venir se placer et ne savourer qu’auprès de ce qui, dans le domaine du cœur et de l’esprit, à la suite de longues années d’un indispensable apprentissage, à la suite d’une croissance graduelle, s’établit au voisinage de l’idéal ; ne sympathiser qu’avec ces êtres et ces créations dont la maison transpire l’amour de la tâche, l’immersion du soi, l’oubli de celui-ci en la réalisation et par la réalisation ; percevoir dans l’oeil du créateur comme de l’observateur les indices de la perfection et de l’insuffisance ; considérer ces cerveaux débordants d’inclinations, ces consciences cheminant dans la bonne direction : — que la société manifeste dans un futur proche l’épanouissement de ses ressources latentes, de ces belles variétés cachées, de ses surprenantes beautés en devenir, nous sommes tout aises…

 

Photo © iStockphoto.com / AntonioGuillem

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De la pratique

De la pratique

27 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Certaines consciences méprisent les bornes, les limites, plongent dans la violence de leurs pensées et les abysses de leurs passions : tout tourbillonne, s’entrechoque, se mêle en ces régions à l’écart même du sentiment des bienséances, en ces créatures que rien ne saurait modérer. C’est que ces esprits véritablement libres ne craignent les préjugés de leur milieu, de leur époque ni la rigidité, la peur, la fureur de la foule, — n’épargnant personne, pas même l’Etat ni l’Eglise ; qu’il sentent partout le poids des chaînes, les anneaux invisibles, les grossières frontières ; qu’ils savent que leur matière est faite, non pas pour croupir dans d’humides cellules, mais pour le grand air, les hautes sphères, les vastes espaces — les ultimes degrés de l’imaginaire et de la réalité pure. Oui, ils l’éprouvent : l’alliage de leur âme rassemble les substances rares ; et celle-ci combine puissance et liberté ! — Ah ! qu’ils sont immenses ces destructeurs ! extra ordinaire ces formidables bâtisseurs ! Et il va sans dire qu’ils n’ignorent pas que les magnifiques monuments, les villes nouvelles, le futur se construit essentiellement sur de belles ruines ! Des architectes exceptionnels par conséquent ! abritant les plus rares talents ; des artisans d’une autre espèce, d’une planète quasi autre, rejoignant le cercle des individus autrement vaillants ! Mais voici le paradoxe. L’opprobre est jeté par la main innombrable sur de telles forces de la nature ; et, pourtant, du fait qu’ils n’entravent pas la libération de l’eau qui sourd de leur sein et qu’ils haïssent la crainte de déplaire ; du fait qu’ils sont les seuls à oser pratiquer une amputation, à exercer dans la culture, c’est-à-dire dans les têtes et les cœurs, la chirurgie aussi fréquemment que d’aucuns pratiquent les grotesques discours, ils constituent, en ce combat sans fin contre les mille absurdités des grands singes, les inestimables représentants du genre humain — les véritables héros du vaste domaine en friche de l’esprit des peuples. — Certainement, ce sont précisément ces poètes, ces peintres, ces artistes ordinairement méprisés qui devraient être pratiqués par les hommes, leurs préceptes et leur rites que l’on devrait observer… Certainement, ce sont ces Byrons, ces Nietzsches, ces Chomskys qu’il serait judicieux de désirer ardemment fréquenter… « Mais cela n’est point, par la raison que les demi-dieux se trouvent en des lieux presque inaccessibles ! » dites-vous ? Oh ! ne laissez donc point vos cœurs en vous s’abattre pour si peu ! Car nous autres, hardis bûcherons armés de notre cognée bien tranchante, nous fraierons les sentiers pour ceux qui les emprunterons ensuite…

 

 

Photo © iStockphoto.com / chekat

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Planète couverte de bleus

Planète couverte de bleus

26 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1

Planète couverte de bleus.

Nue de poussières enveloppante,

Long hiver culturel dans les têtes rampantes,

Extinctions massives d’admirables espèces délaissées :

Tant d’impacts actuels et devant venir,

Et tellement seuls à sentir les objets meurtriers,

À pressentir le malheur,

L’implacable course du danger…

L’inexorable terme.

 

2

Prise de conscience

Conscience !

Curieux objet, essence-vague, ombre fuyante,

Système physique dans le mouvement perpétuel,

Perpétuel mouvement soi-même :

Dans la vapeur épaisse de nos sens

Nous devinons tes formes.

Tu es interaction, évolution,

Information et relation.

Naguère encore en des paroles flottant si loin de notre compréhension

Tu nous disait ta composition ;

Mais de ta courbure, de ta texture, de ta nature

Tout autrement nous nous approchons à présent.

Nous voici hissés,

Telles des voiles sur des pieds excités !

Vois !

Oui, vois désormais tes fiers mâts fendre les routes nouvelles !

Croître au milieu de tes flots emplis de mystères,

Embellir parmi tes vents gonflés de surprises, d’enthousiasme et d’hilarité !

 

3

Des théories flottantes

Vos théories sont ravissantes, mes amis !

Bien pouponnées, tout apprêtées… —

Au fait, pouvez-vous m’indiquer

Où dans l’observation trouver leur fondement ?…

 

Photo © iStockphoto.com / vjanez

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Des reliques sacrées du passé

Des reliques sacrées du passé

25 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Des reliques sacrées du passé.

Que l’on éprouve une satisfaction consommée en découvrant, émergeant de l’étrange et épais brouillard du présent, tels des pics majestueux, ces êtres du passé créés pour la grandeur ! Chacun de leurs pas semblent encore les emmener toujours plus loin, toujours plus haut… vers des contrées continûment enneigées, vers ces espaces introuvables. Les terrains escarpés, par leur esprit incomparable en de joyeuses aires de jeux sont transformés, métamorphosés à ne pouvoir l’être davantage ; sur les pentes de l’érudition, du bon goût, du gai savoir celui-ci folâtre, tout léger ; oui, il ne sait point gravir, il ne l’a jamais appris : il glisse, flotte, promptement se déploie — et prend son envol. Et nous voilà, nous autres, dans la suite des années, des siècles, des millénaires ; nous voici heureux de nous baigner dans l’admiration de ces grandioses apparitions, dans l’éclat de nos intemporels ! Et comme leurs talents, leurs exploits, leurs œuvres étalent leur visage, semblable à cette auguste mer bercée par l’onde calme, sur une humide toile somptueuse à l’écart des rides ! Comme en présence de ces éternelles jeunesses, de ces forces intarissables, de ces formes, de tant de beautés notre plaisir enthousiasmé se sent plein, notre reconnaissance profonde, notre jugement, de même que notre respect, bien confiant ! Et comment en pourrait-il être autrement ? — Comment saurions-nous nous tenir en dehors de la constance, de notre belle assurance, face à de tels trésors, de si singulières créatures — face à de pareilles reliques… à ces phénomènes angéliques de la nature ?!

 

2. Le Contempteur et le Bienfaiteur.

Un énergumène s’avança vers un homme assis tranquillement sur un rocher, puis, l’ayant longuement dévisagé de manière indiscrète et impertinente, en se donnant de grands airs et en pointant son audace vers le cœur serein le traita de fat comme de fou. L’homme se leva et, l’esprit perturbé, tâchant d’oublier, se résolu à tenter la poursuite de son paisible voyage ; mais bientôt une profonde satisfaction l’envahit brusquement : « En effet, comment m’évertuer à exprimer ce qu’il y a de digne, de supérieur, de noble dans les choses, comment m’efforcer de célébrer les exquises délices de la nature et de l’esprit sans risquer d’être tenu par la foule pour l’un des plus imposants parmi les suffisants ? Une telle entreprise excéderait tes possibilités : il te faut l’accepter en te disant que cela n’a rien que de très humain ! » s’écria-t-il en et à lui-même. Ainsi, il fut grandement satisfait des désirs secrets que son contempteur abritait qu’il devînt au plus vite davantage assuré dans l’autosatisfaction, accompli sur la voie vers le grotesque parfait. Aussi, affermi en son sentiment, prit-il la décision de tourner bride sur-le-champ et d’aller remercier son bienfaiteur — mais déjà, dans le temps et l’espace, vers d’autres ailleurs la langue bifide avaient été emportée.

 

Photo © iStockphoto.com / cdbrphotography

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Si vous vous figurez

Si vous vous figurez

24 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Si vous vous figurez
si vous vous figurez
amis amis
si vous vous figurez
klé klé klé
klé sensations émotions intuitions
kle royaume de la chair
que notre ventre
que nos viscères
ktous cèdent ktous cèdent ktous
cèdent fatalement sous
la seule pression des za
la seule pression des za
pression des atomes
du Verbe et du Nombre
kanalyses raisonnements jugements
dans la folle danse
à notre expérience physique des choses
jamais ne se mêlent
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

Si vous vous représentez malheureux
si vous vous représentez eh eh
que notre savoir est
par trop fragile
notre amour des choses gâté
notre sève endormie
notre impulsion dépravée
notre vibration bien terne
que notre corps et notre cœur
dans la froideur
dans la sclérose
dans la rigide morbidité
demeurent
si vous vous représentez malheureux
ktous cèdent ktous cèdent ktous
cèdent fatalement sous
la faiblesse de nos impressions
sous la flamme timorée
sous la lueur décadente de notre être
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

les connaissances nous les éprouvons
les sentiments nous les comprenons
et les uns avec les autres
en nous tournent dansent chantent
mais vous malheureux
ou vous pensez
ou vous sentez
fort rarement corps et esprit
en l’heureuse destinée se joignent
pauvres mondes esseulés
profondeurs et intensité
pour jamais éloignées
allez mêlez mêlez
les substances les substances
substances de la vie
et que Gaieté et que Compréhension
vous emportent vers leurs tourbillons
allez mêlez mêlez
car en cette non pareille hésitation
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

Photo © iStockphoto.com / deomis

 

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Visions grandioses

Visions grandioses

23 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Se dévouer de corps et de cœur à la belle humeur, au « flow », à la beauté, à la vérité : est-il actions et états plus désirables et plus profitables pour l’existence d’un homme ? Ne sont-ce point là proprement ces feux dont tout être devrait brûler ? Quand nos yeux se posent sur les individus absorbés par leur activité, ces braves cheminant par petites étapes en plein milieu d’une tâche radieuse et noble, tels des sentiers tranquilles à travers le bois, sur ces corps et ces esprits qui créent, que nous nous représentons l’illustre potier indien dansant avec son tour, le grand poète allemand humant le parfum des roses dans le jardin des mots, le prodigieux peintre hollandais et son chevalet formant un duo majestueux à l’écart parmi la foule ; que nous découvrons les entités sacrées, les senteurs délicieuses, les graves moulins du temps, alors nous éprouvons comme un sentiment délicat, une onde de ravissement, un léger et doux frisson nous parcourir, alors nous exhalons de longs soupirs de délivrance et nous lançons en nous-même : « Heureux ceux qui ont rencontré la vie ! Heureuses celles qui se baignent nues en la fontaine pure ! Ah ! Combien, devant vous, les frais torrents de l’enthousiasme se déversent dans mes veines, combien le contentement réchauffe mon sang ! Ah ! tant d’impressions, tant d’émotions s’animent et me portent ! » Mais déjà nous sentons que nos mots se noient sous la force et la grandeur de ces visions.

 

Photo © iStockphoto.com / jim8080

 

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Des œuvres d’art

Des œuvres d’art

22 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

N’ayant le temps — ou plutôt ne le prenant plus — de satisfaire leurs inclinations profondes, n’écoutant plus le délicat bruissement des mouvements de leur être sous les vents du présent, les oubliant, les congédiant même, on assiste à une vaste errance des talents les plus purs dans des activités étrangères à leur nature. Tout un monde de perceptions, de sentiments, d’idées veut s’éveiller et se déverser, mais, hélas ! il est comme refoulé dans les derniers replis, les recoins oubliés de chaque conscience… au fond des marais opaques de l’agitation quotidienne ; là, si impétueuse et pourtant si contrainte, cette fleur de l’intime personnalité désire toujours s’épanouir, — toutefois les jours passent et, dans une complète indifférence, les cœurs, la vision obstruée et emplis de boue jusqu’à la gueule, ne se donnent la peine de considérer, encore moins de cueillir, le rare et somptueux « présent » : cette noble impression prodiguée par l’instant, cette étoile filante indignement délaissée, dont la clarté, indépendamment des saisons, n’aspire qu’à fleurir et à se donner. C’est ainsi que loin de soi, bondissant constamment à une considérable distance de son propre foyer, la petite conscience glacée atteint le pays surpeuplé, cette contrée qui le jour comme la nuit baigne dans l’obscurité, cette région où règne dans l’atmosphère un inquiétant sentiment, la grande certitude… l’immense solitude des âmes aliénées ; et, tandis que certaines y restent seulement un trop long moment, d’autres s’y enfoncent, et y demeurent pour jamais. — Ah ! que tout cela sait affliger ! et qu’avec les modèles, les communautés, les idoles en tout genre à concevoir et exécuter leurs funestes desseins on les engage ! Comme à l’intérieur des sinistres zones on les pousse ! Ô navires par les vents monstrueux sur les récifs projetés ! Ô alarmes ! oiseaux mauvais qui volez à fleur d’eau !… Ô platine, argent, or, valables matières dénaturées ! que courez-vous à la folle effervescence, que courez-vous à votre perte ?! Temps et patience sont les briques élémentaires des œuvres d’exception, et la première des œuvres n’est autre que toute existence, n’êtes-vous point au fait ? Ignorez-vous donc que pour celui qui recherche l’expression artistique, qui ne cesse de savourer une sorte d’esthétique existentielle, la principale nécessité est de se rendre le maître de sa vie, de son sort ? que pour l’artiste véritable, son existence, la réalité même est la matière, et son esprit, qu’un moyen de donner à celle-ci, à soi-même, une forme convenable et, si possible, la forme de l’intensité et de la beauté ? — Oh ! comme un cœur est à même de souffrir lorsqu’il voit, malgré soi, que les matériaux de qualité et les honnêtes artisans existent, mais que la plupart semblent se méconnaître ! Ciel ! Quand l’individu s’arrêtera-t-il de scruter les lames et, sur ces eaux de la superficialité, de vouloir trouver les traits de son âme ? Quand enfin orientera-t-il ses regards vers les profondeurs, vers sa nature, en son sein, — et se mettra-t-il au travail en vue d’exprimer le meilleur de ce monde profondément assoupi, en vue de délivrer les substances latentes… en vue de tenter l’œuvre d’art authentique ?

 

Photo © iStockphoto.com / Sonya_illustration

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