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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour septembre 2016

À l’école de la vie

À l’école de la vie

16 septembre 2016 par Vincent PAYET

L’hideur du visage humain s’acharne, devant tes regards frappés de stupeur, à te montrer son étonnante variété ; tu sens ton cœur se tordre en tous sens, l’écoeurement jaillir à l’intérieur… — Apprends donc à reconnaître les infernales vibrations, et range-les sous tes ordres ; enveloppe-les sous l’empire de tes décisions. Instruis-toi dans les heureuses façons de dominer les trépidations, camarade, et forme ton âme par les manières distinguées de chanter ! À l’école de la vie, ennoblis tes paroles, ta voix, ton style ; accueille chaleureusement tes sourdes plaintes, épure-les, rends-leur leurs attraits : dévoile leurs charmes, révèle leurs gaietés ! — Malheureux ! Sèche ces larmes et sois ce magnifique chantre, qui, ayant su se hisser au seuil de la sombreur, de sa propre caverne et rejoignant le délire des hommes, est pris pour un fou, par cette seule raison que désirant célébrer l’esprit, la nature et l’existence sa gorge ne cesse de se déployer ! — En présence du pessimisme, de cette sorte de nihilisme n’aspirant qu’à te perdre, plutôt que de laisser tout ton être s’abîmer dans la douleur, dans la profonde détresse, dans l’insondable décadence, abandonne-toi totalement à la contemplation des merveilles du monde ; redresse-toi, laisse-toi aller, mon ami ! et plonge en ses couleurs, ses fréquences, ses belles ondes… Prépare-toi donc, en fixant ton œil sur les ennemis, l’un horrible, l’autre désespérant — à cracher, à produire… à souffler ton chant le plus haut, le plus grand, le plus pur…

 

 

Photo © iStockphoto.com / Sudowoodo

 

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Ouranos

Ouranos

15 septembre 2016 par Vincent PAYET

L’époque est relativement quelconque, mais l’événement, cet homme, est en tous points remarquable. Et il l’est tellement qu’on le dit étranger… Le phénomène habite une modeste cabane isolée. Si un passant curieux s’approche de l’improbable endroit et qu’à travers les petites fenêtres il regarde de plus près, en percevant les effets de l’invisible souffle remplissant les poumons de la rudimentaire construction, il peut voir surgir soudainement, devant ses yeux ébahis, la majestueuse entité : le magnifique château ! Un je ne sais quoi d’éblouissant saisit alors les orbites de l’hardi spectateur ; toute cette sobriété étalée en chacune des pièces et pas une seule faute de goût ne viennent contrarier l’heureuse disposition des lieux. Assurément, « Ouranos », ainsi surnommé, est un être à part. Son âme est son socle et, s’érigeant sur celui-ci et plongeant les racines de son immense stature dans ce noble terreau, dans la matière altière, reposant sur son propre fonds naturel, sa personnalité s’élève dans la plénitude, elle s’étend — son univers connaît l’expansion. Quelquefois, quittant temporairement sa demeure, il descend à la rencontre des hommes. D’aucuns, croyant assister à la venue du vulgaire, se mettent à le fustiger, la différence cela fait gloser, il n’est rien de nouveau ici ; d’autres émettent les louanges les plus hautes ; des pierres sont jetées ; de l’encens est offert… Peu importe !… Car la marche de son esprit ne se produit pas au-dessus de la critique et de l’éloge ni au-dessous, non, elle se dissimule parmi les dimensions supplémentaires, au sein des plis et des replis, en pleine lumière ! — elle est à l’écart : là, présente, ailleurs. On aperçoit donc l’homme sans âge, il se promène dans son vaste jardin à toute heure, dans ses sensations, ses sentiments, son domaine imaginaire, à l’intérieur de son être, — et son immersion est si profonde que l’idée selon laquelle il communique avec le reste du monde n’apparaît plus excessivement déraisonnable, devient même plausible, — ne s’éloignant de sa tâche, d’après les apparences, qu’à de très rares moments, et pour des motifs inconnus du grand nombre. Personne ne l’a jamais vu se sustenter ; il semble exister en lui-même comme une source fabuleuse où il puise sa vigueur, son son élan, sa santé. Quand ses pieds s’arrêtent de gambader, c’est pour mieux apprécier : la danse se repose afin qu’il puisse goûter les fruits les plus rares, les plus purs de la vie, les choses les plus distinguées, les excellentes beautés, les sublimes délices. Et il ne se déplace pas avec la complète solitude ; continuellement il emporte son assurance naturelle, et ensemble ils naviguent sur le flux de l’aisance. Les observateurs perspicaces, ceux au plus proche de la réalité, s’imaginent, de temps à autre, éprouver une manière d’intense hallucination ; cependant ce n’est que dans ces quelques et fugitifs instants qu’ils approchent la véritable essence de leur vision : — l’espace, le temps, pliés, emmêlés, rassemblés en un mollusque divin ; une créature emmenant avec elle et toujours et partout son trésor, sa sérénité, sa force… — Ouranos, portant derrière le dos sa maison, ses propriétés, sa destinée, Ouranos, celui qui n’est et ne se sens nulle part en exil, puisqu’étant en chaque région chez lui — puisqu’étant en toute contrée… en soi.

 

Photo © iStockphoto.com / Halfpoint

 

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Guérison naturelle

Guérison naturelle

14 septembre 2016 par Vincent PAYET

 

1

Guérison naturelle

 

Ta conscience est-elle triste

ouvre-lui les portes du monde

et permets au moindre rayon

de l’adoucir

de la ravir

de la guérir

 

 

2

Le Génie de l’Homme

 

En tout homme réside, endormi,

Un état de développement supérieur,

Qui attend,

Attend,

Attends patiemment,

Tel le Génie,

Que l’on saisisse la lampe de l’esprit,

Que l’on libère son paysage enfoui :

Sa vérité, sa pureté,

Sa présence, ses clartés, —

Sa splendeur cachée.

 

 

3

Amour oubliée

 

Étudiants du monde entier,

Adultes grandissants,

Éternels enfants,

Qui parcourrez les salles, aveugles de frénésie…

Ectoplasmes effrayants !

Âmes livides, individus sans verdeur,

Plantes sans sève, espoirs en pleurs,

N’est-il point en vos poitrines…

Tapie là-dessous,

Quelque passion étouffée

N’aspirant qu’à jaillir ? —

Une amour de jeunesse

Que votre coeur souhaite

Encore

Connaître ?

 

Photo © iStockphoto.com / novielysa

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Sévérité et inanité de juge

Sévérité et inanité de juge

13 septembre 2016 par Vincent PAYET

 

Et, quand bien même l’homme serait responsable de chacun de ses actes (conjecture encore fort éloignée de l’état de preuve…), comment pourrait-il décider que celui-ci appartient à la sphère du « bien », et celui-là à l’abîme du « mal », tandis que parmi tous leurs enfants respectifs, il se trouve d’innombrables « bons » et à peu près autant sinon davantage de « mauvais » ? Car en effet, de même que d’un mécanisme « nuisible » ne découle pas nécessairement un produit « néfaste », ainsi un mécanisme « bénéfique » n’engendre pas ipso facto un produit « favorable ». Osons le dire, des esprits comme des mains d’une saleté épouvantable et d’une médiocrité sans nom s’envolent quelquefois, voire fréquemment…, sur les ailes du temps, des objets, des conséquences, des effets ô combien heureux : certainement, de conditions, de circonstances, de lieux, d’agents, de causes insoupçonnés émergent journellement des merveilles hautement improbables. Aussi lui suffit-il, au jugement sain, de réserver quelques secondes, d’observer la vertigineuse descendance de quelques causes et, ce faisant, d’apprécier la richesse, la variété d’espèces, la luxuriante diversité s’étalant sur l’étonnement de ses yeux pour que cesse d’opérer, en cet animal devenu parfaitement éduqué, cette erreur le conduisant à se croire capable de trancher avec assurance — en juge impérieux et violent — de tout cela : de la question de la moralité en toute action humaine…

 

Photo © iStockphoto.com / nuvolanevicata

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Les pilules

Les pilules

12 septembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Les pilules.

Cette sorte de réalisme brutal contenu dans les systèmes de pensée inflexibles et imposés constitue, aux yeux d’un observateur critique, quelque chose de profondément ennuyeux sinon grave. En désirant ardemment ériger, dans toute conscience, une vision du monde détaillée, nette et unique, ils annihilent, chez les esprits capturés, les représentations personnelles, l’invention et l’intuition. Il n’est plus qu’une peinture, qu’une image possible correspondant au juste, au beau, au vrai. Et même si, le plus souvent, celle-ci s’éloigne excessivement de la réalité, nos sociétés l’avalent fort goulûment : comme cette étrange et pourtant si habituelle pilule inondant Le meilleur des mondes, ou encore celle du célèbre film des Wachowski… — comme nos lames d’antidépresseurs et de somnifères bien-aimés.

 

2. Monde courbe.

Le nombre de discussions vaines va grandissant. Les choses qui méritent d’être évoquées sont jetées dans la fosse du silence et de l’oubli. Davantage : les individus qui, fidèles à leurs principes, se concentrent sur l’essentiel, dans ce monde superficiel de langues-girouettes sont déclarées « pédantes », voire « ennuyeuses ». Et lorsque ces personnes osent montrer au doigt le volume monstrueux des énergies gaspillées, on commence à les tenir à l’écart, afin de se consacrer « à des interactions, à des activités, à des pensées plus gaies » ! Nous ne sommes, décidément, pas tous égaux devant les vérités ; il suffit à certains d’un seul coup d’oeil pour les saisir, tandis que d’autres sont, avec leurs lourdes paupières, comme faits pour l’épais brouillard, pour la longue nuit ! Et c’est la bouche des seconds qui ne laisse pas de prononcer : « Cessez donc vos élucubrations » ! — Il n’est pas suffisant, semble-t-il, d’appréhender la globalité d’un problème, de le réduire en essence et de diffuser son parfum pour que tous, aussitôt, le reconnaissent et l’apprécient… Dès lors une question pertinente et suffisamment pesante s’agite. À quoi sert l’annonce de la nature courbe du monde quand leur œil ne veut ou ne sait imaginer que la platitude ? Se trouve-t-il quelqu’un, en effet, pour sérieusement suggérer la nécessité d’injecter des géodésiques différentes dans tous ces cerveaux bien « droits » ?

 

Photo © iStockphoto.com / 100kers

 

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Ô cœur de la nature

Ô cœur de la nature

11 septembre 2016 par Vincent PAYET

 

Ô temps ! espace ! matière !

Curieuse

Unité,

L’époustouflante trinité,

Dieu sans nom, enfant singulier, naissance étrangère,

Objet vivant, organisme céleste…

Comme vous déposez un voile opaque sur l’oeil de vos créatures,

Délicatement imposez et vos frontières à l’expérience scientifique

Et vos majestueuses limites à la théorie !

Sublime est votre réponse à la mordante arrogance,

Prodigieux vos infinis soumettant le fol intellect ;

Chaleur, distance, densité, vitesse, énergie… —

Ah ! je te sens, température de Planck !

Ha ! te voici, vitesse lumineuse !

Hé ! tu es encore là, temps de Planck !

Et toi, je te vois l’impulsion première !…

Combien toute langue s’incline respectueusement devant l’étendue de

Votre grandeur ! —

Ho ! monde quantique, espaces sans fin !

Oh ! contrées illimitées en cette bulle minuscule !

Qu’en accélérant, qu’en enflant votre poitrine

Vous faites tourner toutes les têtes identiques,

Ces toupies humaines disséminées aux quatre vents des sphères !

Veuillez regarder, nous t’honorons, Nature,

Notre origine, notre reine, notre mère, notre patrie,

Vous, la source de la complexité, de l’évolution, des métamorphoses,

Vous, l’immense moteur incomparablement prodigue

Au cœur fabuleux insufflant le dynamisme, la mort, l’entrain —

Ô cœur de la vie !

 

Photo © iStockphoto.com / 4maksym

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Le maelstrom de la certitude

Le maelstrom de la certitude

10 septembre 2016 par Vincent PAYET

 

Que la soif de certitude fait faire bien des choses… Ici, on voit des êtres, après une longue période de privation, attraper furieusement toute bouteille à portée de main. Autrefois ils parvenaient à dompter le violent besoin, mais depuis, le bras de la sagesse s’est fortement amollie, et aujourd’hui tout le membre cède sous le poids d’un désir imaginé irrépressible.     « Mon organisme réclame la sécurité, la stabilité, le prévisible, disent ressentir ces individus, il faut que je le fasse boire — il faut que je m’enivre ! » Et les voilà, se croyant libres ! qui se soûlent de toutes sortes d’assurances, de toutes sortes d’apparences. — Notre fierté, quant à nous autres, c’est le refus catégorique de l’artifice, c’est le contrôle de nos peurs millénaires et déraisonnables, c’est notre capacité à lâcher le goulot affamé au moment idoine — avant l’ultime limite, avant le seuil et la descente irrésistible dans le maelstrom rougeoyant, avant que les voiles de l’entendement ne glissent, ne tombent, ne sombrent complètement. Nous, nous savons l’incertitude fondamentale des choses ; notre âme, a cessé de caresser l’illusion de la connaissance absolue, de la vérité complète ; — et pourtant nous voulons continuer de nous désaltérer à la vive source du véritable progrès, de l’approfondissement, de l’éclaircissement. — Surtout, face aux conceptions par trop sûres d’elles, à leurs couleurs éclatantes et à leurs senteurs délicieuses, à leur belle robe… face aux costumes, aux formes, au charme déroutant… face à l’absurde, à l’égarement — du corps, du cœur, de l’esprit —, à la folie : — nous croyons dans la salubrité de notre esprit, parions pour sa saine maîtrise… choisissons, tentons, les fluctuations, les transformations, c’est-à-dire le monde, le réel.

 

Photo © iStockphoto.com / Trifonenko

 

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