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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour avril 2016

Démocratie en France, démocratie dans le monde

Démocratie en France, démocratie dans le monde

23 avril 2016 par Vincent PAYET

Photo © iStockphoto.com / laski

 

Les clubs, réunissant tous leurs membres prestigieux, poussent comme des champignons.

L’éthique est piétinée, la planète détruite, et cependant la puissance – cette fameuse « volonté de puissance » décrite par Nietzsche ; cette puissance évoquée par Chomsky pour expliquer en grande partie la nature des relations internationales –, le prestige, l’égoïsme et l’indifférence s’épanouissent.

La notion de bien commun, dans les têtes, et surtout dans les coeurs, se trouble, vacille, s’évanouit. Et ceux qui dirigent le monde sont ceux-là même qui contribuent le plus à le bousculer, à le faire tourner à l’envers, à lui faire connaître la poussière. Cette planète, que l’on considère désormais comme un immense marché, est prise pour une aire de jeux – un espace où les enfants de l’Humanité, notamment les plus costaux et les plus « grands », cherchent à acquérir, produire et écouler leurs biens et leurs services. Notre époque voit régner la richesse et le culte de la richesse : celle-ci est devenue l’autorité la plus élevée, la plus respectée, la plus honorée au sein de cette hiérarchie sociale aux degrés aussi transparents qu’effectifs. Ah ! comme elle est belle notre démocratie – cette ploutocratie ! Ah! comme il ronfle fort bien le formidable moteur des hommes, ce stimulant invisible bien trop évident, cette pensée obsédante, cette aiguillade tout à fait idoine pour ce type de bêtes : ces billets, ces pièces, ces lingots !

« Mais tout ceci, nous le savons », disent toutes les têtes parfaitement informées devant leur poste de télévision, derrière leurs journaux… « Et puis, nous discutons, nous débattons, nous agissons ! », poursuivent-elles les poils hérissés, la fierté dressée.

Mais, ressentent-elles la démesure du spectacle ? et saisissent-elles que l’essentiel est décidé à leur insu, à l’abri de leurs yeux, de leurs oreilles, de leur conscience ? Se figurent-elles que, ce qui est pris pour des consultations, des choix, des actions libres, n’est ni plus ni moins que de la poudre jetée aux esprits ? que, toujours, la brume, le charme, l’illusion opère ?

La progéniture des civilisations passées, les filles et les fils actuels du Temps, nos frères et nos soeurs de sang crèvent de faim, de froid, de maladie ? les inégalités se creusent incessamment ? les crises éclosent et répandent leur parfum ? – qu’importe !

Ce qui est essentiel ? – Que les parachutes dorés continuent à pleuvoir, que les salaires des grands patrons ne s’arrêtent pas d’alimenter leur propre démesure, que le système ne se dérègle pas. Les citoyens du globe ont appris à convoiter les plaisirs les plus méprisables, à chérir le confort le plus néfaste, à encenser l’inaction la plus insolente. Un nombre terrible de politiques « consommés », le cerveau engoncé, affaissés sur le sol affreux et limité d’une vision à court terme, obnubilés par l’argent et le pouvoir, s’adonnent parfaitement à leur           « emploi » – rappelant la manière qu’ont certains de s’abandonner au jeu et à la boisson –, à ce qu’ils savent faire de mieux : favoriser et maintenir le statu quo partout et par tous les moyens, séduire les électeurs coûte que coûte – plaire, plaire, et encore… plaire. Et pourquoi tout cela changerait-il, puisque tout le monde est satisfait ?!

La crise écologique ne fait plus que menacer : elle est prégnante, elle est inouïe ; mais qu’est-ce que cela peut-il bien faire à toutes ces créatures attachées à leur mode de vie dévastateur, à cette société de consommation, à cet animal bipède énergivore ? Les océans se vident, les forêts s’étouffent, les espèces animales s’éteignent, mais, heureusement, l’homo sapiens possède l’art d’organiser des sommets sur le climat et de sauver sa « croissance » bien-aimée – quelles avalanches d’hypocrisie, de fumisteries, de défaites programmées ! Eh quoi ! l’état de la sphère terrestre est insoutenable ! et la course du progrès, de l’évolution complètement étrange ! Est-ce bien vrai ? En est-on certain ?…

Un mercantilisme insensé inonde toutes les structures sociétales. La finance, par son ampleur et sa folie sans bornes muselle le peuple, met la démocratie au cachot. Pourtant, l’individu dispose, avec les nouvelles technologies, de moyens de communication sans précédent. Pourtant les volontés, les intelligences, les forces neuves et créatrices, quoique absentes pour la plupart en apparence, dans la réalité sont bel et bien présentes. Mais encore faut-il avoir la détermination suffisamment haute : pour changer, agir, s’engager.

En tout état de cause, toute action comportant par nature des risques, et étant donné la propension humaine à tendre vers la sécurité et l’immobilisme, il n’est pas si difficile d’esquisser le tableau d’une époque proche, de ce futur possible, de cet avenir cruellement probable.

Malgré ce qui vient d’être dit, puisqu’il est toujours permis de croire, de rêver, puisque ce droit est un droit qui ne saurait être ravi, eh bien, plutôt que de laisser le désespoir envahir nos coeurs, plutôt que de souffrir que nos âmes s’appesantissent et se désintègrent, – espérons ! Et avec Kempf, osons affirmer haut et fort : « L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie1 ! »

 

  1. Hervé Kempf, L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie (Éditions du Seuil, 2011).

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Les humeurs de l’être

Les humeurs de l’être

21 avril 2016 par Vincent PAYET

Photo © iStockphoto.com / Tofotografie

 

 

Quel phénomène curieux que cette danse des liquides au sein des êtres !

Qu’elle est bien surprenante cette humeur qui monte, descend, s’arrête, décolle, se pose ou tourbillonne !

Cette humeur qui soulève les coeurs, ballotte les volontés sans relâche, transporte les âmes vers les hauteurs, ou bien vers les crevasses.

Cette humeur qui parfois lézarde les murs des caractères et y injecte sa substance la plus sombre, d’autres fois colmate leurs brèches avec sa matière la plus noble, ses rayons les plus doux.

Cette humeur qui accompagne les exploits et les honneurs, la médiocrité et la bassesse.

Cette humeur dirigeant vers la connaissance, menant à la folie ou emportant vers le                 « surplace » : humeur-aiguillon ou humeur-clou.

Cette humeur qui fait entrevoir les plus grandes beautés et les plus profondes obscurités.

Oui, toi, étrangeté !

Tu éprouves la lassitude, le découragement, la peine… l’excitation, l’espérance, la joie.

Tu favorises les rencontres, les liens, la saine émulation ; tu répands la solitude, les absences, le néant.

Tu irrites, tu agites, tu suscites les sensations euphoriques.

Tu invites à la tranquillité, au calme, à la sérénité de l’âme… tu fomentes les pires troubles, les plus intenses désordres, les plus formidables excès. Tu pousses l’être à évoluer, la conscience à se connaître ; tu altères la limpidité des esprits, tu perturbes le sentiment d’identité.

Tu peux être pathologique, très ou « trop » saine.

On veut te glorifier, te négliger, te guérir, sans même savoir te définir, te saisir.

On ignore et ta couleur et ta forme : elles échappent à la plupart.

Tantôt ton nom est gai, tantôt il est triste.

Tantôt il évoque telle chose, tantôt telle autre.

Mais d’aucuns t’ont aperçue, et reconnue : Humeur flottante, fluctuante, cyclique !…

 

Tu es… multicolore !… Tu es… circulaire !

 

Quoi qu’il en soit, si l’individu tient véritablement à sa façade, à ses fondations, à sa structure, qu’il prenne garde ! à ces tremblements de terre qui se produisent sans prévenir, à l’ampleur des fentes de l’édifice, à la force des fêlures, à l’importance des déchirures… Qu’il se soucie davantage de ses soucis, de son humeur, de sa vie !… Qu’il considère davantage l’état de la demeure, l’état de son empire !…

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L’importance de la maîtrise

20 avril 2016 par Vincent PAYET

Des tempêtes se lèvent à l’intérieur des crânes, et, généralement, les victimes se contentent de les essuyer.

En négligeant la valeur de l’interprétation des évènements, en oubliant l’importance de la maîtrise de ce qu’elles ressentent : directement ou indirectement, elles choisissent de subir.

Au lieu de redresser la tête, et d’affronter les vents – les bons et les mauvais : les joies et les tourments – dans la pleine possession de leurs moyens et en étant profondément conscientes, elles se courbent sous le joug des éléments, elles ignorent leurs possibilités, elles négligent leur volonté ; et ne sachant pas embrasser la jolie et forte brise, incapables de recevoir la bise de la nature, de leur mère, elles ont à supporter sa véhémence, sa rudesse, sa fureur. Qui sème l’indifférence, l’inconscience, l’insouciance, qui ne porte pas son être vers la possession de lui-même récolte l’agitation, le désordre, l’ouragan.

Le péril, malheureusement bien méconnu, c’est qu’en face, autour, à l’intérieur de toutes ces âmes, il est une indifférence bien plus grande : prodigieusement prononcée – celle de la nature même !

Car est-il encore possible de croire, que le sort à ces petites consciences leur soit redevable, qu’il demeure dans une sorte d’obligation morale d’honorer d’une façon ou d’une autre les existences humaines, de se dévouer pour leur salut, d’encenser leurs autels, en somme, qu’il se doive à ses enfants ?!

« Les sentiments que chacun éprouve à propos de lui-même et la joie que chacun tire de la vie dépendent en fin de compte des filtres de l’esprit, des interprétations que chacun fait de ce qui lui arrive quotidiennement1 », affirme Csikszentmihalyi. Oui, et pourtant, presque toujours, la face baissée, la détermination engoncée dans un costume manquant d’ampleur, le regard enfoncé dans ces pieds qui ne savent plus bouger – tels des clous dans de vaines murailles –, ces vies individuelles continuent à défiler et à se défiler ; parfois les créatures s’emportent, certes, contre les affres du temps, mais, implacablement, grâce à leur passivité générale, à leur négligence inouïe, elles sont emportées en son torrent.

Les êtres avalent des substances toxiques, des influences néfastes, des idéologies pernicieuses, des concepts fallacieux ; ils se racontent d’incroyables histoires, à chaque fois davantage farfelues, davantage grotesques : sur la scène du psychisme se jouent les plus basses folies, évoluent les plus formidables errances, se produisent les plus belles parties de débauche.

Mais que se passe-t-il donc ? – Au milieu des perturbations atmosphériques, parmi les innombrables vagues, les voyageurs au long cours, les pilotes, en lâchant les timons, perdent leur tête.

Toutes les circonstances nécessaires se réunissent et, déjà, on peut observer en tous lieux, des individus ballottés, des épaves encore flottantes à la merci des flots : des corps perdus, attristés, désemparés – des bûches surnageantes, qui, précisément parce qu’elles méprisent la maîtrise de soi, quittent à leur insu le navire, qui, justement parce qu’elles abandonnent la maîtrise de leur vie, la désertent complètement.

 

  1. Mihalyi Csikszentmihalyi, Vivre (Pocket Évolution, Éditions Robert Laffont, 2004, 1990), 34.

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La Voix et l’« À quoi bon ? »

20 avril 2016 par Vincent PAYET

L’homme vaquait dans son logis quand quelqu’un frappa trois coups sourds à sa porte. Lorsqu’il l’ouvrit, la Voix apparut, et de cette bouche ces paroles sortirent :

« Si on supprimait tous les mots, c’est-à-dire toutes ces inventions humaines, toutes ces chimères, toutes ces représentations mentales floues, que nous resterait-il, à nous, pauvres mortels, de songes à caresser, de mirages à entrevoir, de folie à éprouver ?

Si le mal produit du bien, que le bien produit du mal, et que, dans sa misère, ou bien dans sa bonne fortune, l’être est incapable de démêler, et même de concevoir, l’écheveau des conséquences de ses pensées et de ses actes, alors, – que faire ? que dire ? que penser ? que devenir ?… quoi être ?

Si dans la vie d’un être il n’y a pas de sens véritable qui résiste au temps, et si, comme l’écrit Jaccard, « le fou qui a perdu la raison [est] toujours la parodie du sage qui a transcendé l’ego », l’un étant « paranoïaque » et l’autre « métanoïaque1 », eh bien, sur quelle réalité peut-il et doit-il poser son regard ? et à quelles choses s’attacher ? et en quelles régions évoluer ?

Si la bêtise, la sottise, l’erreur, le ridicule inondent tous les sillons, courent les rues, envahissent l’ensemble des pitoyables chaumières, à quoi bon tant d’efforts, à quoi bon résister : à quoi bon tenter de s’en délivrer, de s’échapper, de s’élever ? À quoi cela rime-t-il de convoiter le beau de Musset ou le vrai de Boileau, de s’évertuer à mêler le sublime au grotesque ?

Si rien ne dure, si rien n’est sûr, à quoi tout peut-il bien servir, et comment ceci va-t-il finir ? »

 

Ainsi parlait la « petite » voix intérieure grincheuse : cette présence qui, telle une intruse aussi indésirée que tenace, toujours revient, inlassablement tambourine dehors ; cet écho insatiable, qui pénètre le bon gîte en hurlant « l’éternel : “À quoi bon?” » (Green).

Assommé par ses coups puissants et imprévisibles, accablé par la douleur lancinante tapie dans ses ondes, dans ses sons, il arrive que, l’esclave, le temps d’un souffle, complètement transfiguré, devenu maître, se ressaisisse… et qu’armé du trait de la sagesse retrouvée il lance d’une main assurée :

« C’en est assez ! Gardes ! faites taire ce trou béant qui crache trop ! Arrêtez-le, emportez ses excès que je ne puis supporter ! Allez, défaites-moi de cette importune, qui aux coeurs généreux ne leur montre que leurs propres lacunes ! »

 

  1. Roland Jaccard, La tentation nihiliste suivi de Le cimetière de la morale (Paris, puf, 2012), 16.

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La nature de la courbure

19 avril 2016 par Vincent PAYET

Certaines âmes se déplacent, goûtent et se transforment au sein d’une exigence marquée : elles ont besoin pour vivre, et elles les prétendent, de sources d’inspiration nobles, hautes, exceptionnelles.

Elles se nourrissent de choses et d’êtres relevés, délicats, à part. – Ils forment l’oxygène qu’elles inspirent, la substance qu’elles ingèrent, l’enthousiasme qui les soutient et les transporte ; ils leur parlent incessamment des beautés du réel, de la variété des possibles, des potentialités personnelles inépuisables ; ils leur montrent les sentiers praticables, les voies envisageables, et celles encore à découvrir, à préparer, à frayer ; grâce à eux, elles prennent toujours plus conscience de leurs capacités à créer, à changer, à se complexifier… à participer au monde, à influer sur leur propre essence, leur propre identité, leur propre réalité… elles prennent toujours plus conscience de leurs capacités à s’élever, à se fortifier… à chanter, et à vibrer – telles des petites cordes cosmiques lumineuses et joyeuses ! ; ils leur font entrevoir des modalités de l’existence davantage éthérées. Somme toute, ils révèlent aux individus         « ordinaires » l’extraordinaire.

Au fur et à mesure, les inclinations individuelles orientent généralement spontanément les individus vers des personnalités et des entités, des éléments abstraits ou concrets de plus en plus spécifiques ; si la pression sociale n’est pas trop élevée, le processus naturel s’opère – tout comme en relativité générale il est montré que « les objets sont attirés vers les régions où le temps s’écoule le plus lentement1 » (Greene), ce qui explique la chute d’un objet lorsqu’on le lâche, les propriétés intellectuelles (et il ne s’agit pas ici de cette définition par trop limitée de l’intelligence, qui court dans sa fréquente représentation étriquée, et qui, finalement, atterrit dans les tests et dans les préjugés massifs de la culture, produisant bien souvent force publicité, moult tapage et ravages) « courbent l’espace et le temps des tissus mentaux », y attirant tels ou tels matériaux, telles ou telles notions, telles ou telles conceptions, et cela, avec plus ou moins de facilité selon la nature de la « courbure ».

Si l’on considère tout ceci, et que l’on y ajoute le fait que l’on prenne ordinairement le plus de plaisir en présence des choses qui nous paraissent les plus naturelles et les plus aisées, n’en découle-t-il pas que, eu égard au paysage singulier des forces et des faiblesses qui constitue chaque esprit, et comme l’écrit Howard Gardner, « nous devrions bien plutôt tous porter notre attention sur nos talents spécifiques2 » (je souligne) ?

Eh bien, il suffit simplement de se faire violence, d’ouvrir brièvement les yeux – au risque d’être brûlé(e) et réduit(e) en larme, en cendre et en fumée par le spectacle suffocant – et de poser un regard sur les consciences, l’éducation, l’école, le monde du travail, bref, sur les sociétés modernes, pour discerner et apprécier tout le contraire de ce que les connaissances, l’intuition et le bon sens encouragent d’entreprendre.

 

  1. Brian Greene, La réalité cachée (Paris, Éditions Robert Laffont, 2012, 2011), 32.

  2. Howard Gardner, Les personnalités exceptionnelles (Paris, Odile Jacob, 1999, 1997), 58.

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Sublime réalité

18 avril 2016 par Vincent PAYET

Toi, univers, es-tu infini, es-tu seul, es-tu toi-même plongé dans un autre infini, parmi un nombre sans fin d’autres mondes ?

Toi, que l’homme nomme « Réalité », avec tes lois, tes phénomènes, tes paysages, ton             « esprit », répands-tu ton souffle dans toutes les pièces de l’étrange et immense édifice, en occupes-tu seulement certaines ou évolues-tu, en restant toi-même, dehors, dans des endroits davantage étrangers, dans tous les autres espaces et dans toutes les autres pièces ?

Mais, peut-être, ton visage a-t-il mille reflets, mille allures, mille configurations, change-t-il avec la brise des Temps et le hasard des lieux et des circonstances ?

Mais, peut-être, es-tu imaginaire, mouvementée, capricieuse, disparate, multiple ?

Quoi qu’il en soit, tes rides, tes empreintes, tes courbures, celles qui sont accessibles aux sens, sont éblouissantes, et tes plaines, tes mers, tes monts, tes abysses fascinants.

Quoi qu’il en soit, ton existence, ton histoire, ton évolution : ton air, inspire tes créatures, – ennivrées de l’essence, du caractère inouï de tes possibles, de ta diversité, de ta variété.

Ton origine interroge, ta nature intrigue, tes propriétés attirent.

Tes sublimes doigts invisibles enveloppent les âmes…

 

Ils les bercent, les font grandir, les laissent partir.

Classé sous :Journal

La valeur de la nature

17 avril 2016 par Vincent PAYET

 

La nature n’a-t-elle donc qu’une valeur monétaire, qu’une valeur marchande ? N’est-elle qu’un capital ordinaire ?

Se pourrait-il que l’on croie encore que les progrès de la technique constituent et constitueront éternellement les remèdes aux innombrables maux infligés aux écosystèmes naturels souffrants… maltraités, affligés ? un « médicament » suffisant pour la guérir de cette démesure et de cette folie régnant au sein de l’économie industrielle, au sein de l’ambition et de l’irréflexion humaines ?

Est-il concevable qu’on méprise le futur à ce point-là ? qu’on puisse poursuivre l’immense gaspillage des ressources, contribuer continuellement au gaspillage de cet avenir ?

Pendant ce temps, l’industrie publicitaire assène des coups de massue sur les yeux et déplace ses pions sur son terrain de jeu favori, sur le vaste échiquier planétaire. Et, faut-il le préciser, cette plate-forme n’est pas faite uniquement de pierres, de sable, de terre, d’eau… : elle est aussi composée de cellules, de tissus, de neurones… Le « terrain » est apprêté, et, sur lui, les pièces d’artillerie sont disposées. N’entend-on pas toutes ces paroles qui fusent avec violence de toutes parts, tous ces obus crachés par ces bouches à feu endiablées ? Ne voit-on pas toutes ces consciences affolées, perdues, affoulées ? tous ces pieds aveuglés ainsi que toutes ces folles idéologies s’agiter dans tous les sens ? Est-il possible que l’inconscience coure les rues, mais que personne ne s’en aperçoive ?

Mais tandis que les projectiles touchent leurs cibles, les crânes s’enfoncent dans le vide, le raisonnement se cabosse, l’esprit et le sol se fissurent en hurlant : la liberté, l’intelligence et la nature sont parallèlement massacrées.

« Les principaux architectes du système » (Smith), les lugubres marionnettistes, au-dessus du globe, par-dessus les lois, le bien commun, le bon sens, jettent leurs ombres, actionnent leurs longues ficelles… Mais, savent-ils qu’à force de lancer la grosse boule avec dédain et véhémence, leurs vastes mains, aussi « hautes » soient-elles, finiront par être emportées par le funeste élan, par le sinistre mouvement ?

Au vrai, il est aisé de se rendre compte qu’ils disposent de toutes ces informations. Mais il y a loin de l’information superficielle à la compréhension profonde, et non pas un fossé, mais un abîme ! une Terre ! une foule !

Et j’oubliais : les appâts sont par trop puissants ! le pouvoir et l’argent tellement charmants !

Ah ! quelles drôles de créatures que ces maîtres du monde incapables de vivre sous leurs propres lois, – incapables d’être leur propre maître ! Qu’ils sont curieux ces êtres qui prétendent gouverner, qui sèment tant de désirs hâtés, et, qui ne « récolteront » que des soupirs… derniers !

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